Fresque sonore

Se restaurer

A l'heure du service, dans l'épicerie et restaurant la Super Halle, on entend les bruits de vaisselle en cuisine, au loin. Un serveur prend une commande.

« - C'est du boeuf.

  • - Du boeuf à la bière, quinoa et un flan de patate douce.

    - Moi ce sera un boeuf et je vais prendre un cookie coco aussi avec.

    - Un bœuf à emporter c'est ça ?

    - Oui tout à fait !

    - Allez ça marche !

    - Bon appétit.

    - Merci, bon week-end à vous !

    - Merci au revoir.

On entend un « Ouais ! » d'exclamation et des bruits de service au loin.

  • - Tac ! Bruit de ticket de caisse que l'on déchire.

    - Merci bien !

    - Merci, bonne journée !

    - Toi aussi. »

Faire du sport

Au sein de la salle du club de boxe Oullinois, on entend le bruit des gants qui percutent les sacs de frappe.

L'entraineur motive un adhérent : «Allez bouge, allez! Bam, bam, un, deux, trois! Un, deux, trois, allez! Bam, allez! »

L'entraineur prend la parole : «C'est un club qui date. C'est mon père qui le tient depuis bientôt quarante ans, et puis moi je prends la relève tout doucement. J'ai boxé ici et aujourd'hui, je prends la relève en tant qu'entraineur.»

L'entraineur se tourne vers un adhérent : « C'est un petit de la Saulaie. Il a commencé très jeune, ce que l'on appelle la boxe éducative. Et aujourd'hui il a basculé sur la boxe amateur. »

Un adhérent prend la parole, on entend les bruits de frappe en fond :

« La salle est top, on a vraiment une très bonne relation avec nos coachs. On nous prépare très bien pour nos compétitions. On peut dire que l'on est une grande famille, tout le monde est soudé, on se donne de la force. Quand quelqu'un a un peu de mal sur un exercice, on le pousse, on lui dit « allez faut y aller » . »

Accompagner

« Bonjour, je me présente, Livio Mercien, je suis animateur socio-culturel au sein de l'ACSO : l'Association des Centres Sociaux-Culturels d'Oullins.

Notre rôle dans l'association est d'orienter les jeunes et de les aider à évoluer, à s'émanciper, à ne pas rester dépendants du choix des autres. Bien sûr, c'est faire des choix positifs ; qui ont un intérêt réel, pour qu'ils puissent évoluer et devenir des citoyens de demain.

On leur apporte un autre type de relationnel, parce qu'il y a des choses qu'ils ne peuvent pas ou n'osent pas dire à leurs parents. Il y a des relations qu'ils n'arrivent pas à obtenir avec les enseignants. Ils peuvent se confier à nous, on peut discuter de tout et n'importe quoi, ils savent très bien qu'on ne va pas les juger. On n'est pas là non plus pour répéter à gauche et à droite ce qu'ils nous disent.

On leur propose pas mal d'activités : des sorties culturelles, des activités sportives, des jeux, des activités manuelles, ... »

Apprendre

Dans une ambiance calme avec une musique de fond, on écoute un échange entre un moniteur et un adhérent de l'association Janus au sein de l'atelier de réparation de vélos.

« - Pardon, 2 FDJ c'est quoi ? C'est marqué là sur l'étiquette.

- Ah, 2 fonds de jantes.

- Il ne doit rien y avoir sur les roues si tu démontes les pneus.

- D'accord, d'accord... Donc il faut changer les pneus là ?

- Oui.

- Donc en changeant les pneus, je change de fond de jantes.

- Oui, c'est ça. »

Le moniteur s'adresse désormais à un autre adhérent : « Donc tu mets tes mains là, et en descente t'es très relevé, donc tu n'as pas de poids sur la roue avant pour freiner. Et ce qu'il a Yves c'est ça. En fait, tu es plus penché vers l'avant puisque c'est au niveau de la potence, alors que là, la potence est plus loin. Et après, comme c'est un guidon plat à la base, tu es un peu plus écarté, comme sur un guidon normal de ville. Donc ça c'est ce qu'il a Yves et je trouve que c'est un peu mieux que ça, puisque ça te fait les mêmes variations de positions mais ça t'écarte plus les poignets. »

Raconter

« Jusqu'au 19ème siècle, le territoire de la Saulaie était un ensemble de pâturages, de brotteaux où venaient brouter les animaux d'Oullins.

L'essentiel de la vie oullinoise était le vin, le vignoble.

Il y avait régulièrement des inondations et les seuls arbres que l'on trouvait c'étaient des saules.

C'est un quartier qui était libre au début du 19ème siècle et qui a vu l'industrialisation s'installer : les ateliers de chemins de fer, les fours à chaux, les abattoirs, les tanneries. Toute une population immigrée est arrivée successivement : des Italiens, des Espagnols, des Portugais, des rapatriés d'Afrique du Nord, des Maghrébins.

Tout ceux qui ont vécu à la Saulaie ont vraiment apprécié cette ambiance familiale, l'entraide qui existait. Le fait qu'ils aient créé des chansons montre que cette vie qui n'était pas simple, mais qu'il y avait de l'entraide, et de la joie aussi. »

Se souvenir

« Je suis rentré aux ateliers machines d'Oullins en décembre 1984 et j'y ai travaillé 35 ans. C'était l'ambiance des cheminots. Aujourd'hui on ne dit plus « cheminots », mais « agent d'entretien de matériels ferroviaires. »

A l'époque où je suis rentré, on était environ 1 200 personnes, mais sur les deux sites d'Oullins machines et d'Oullins voitures, à la très belle époque, c'est-à-dire avant ces années-là, il y a eu jusqu'à 6000 « bœufs ». On les appelait les « bœufs » car quand c'était l'heure de la sortie, ils sortaient comme un troupeau. Et comme il y avait un abattoir de l'autre côté, cela ressemblait à une sortie de bœufs. »

Découvrir

« Ici on est sur la Place de la Convention, et juste en face de nous, il y avait ce qu'on appelle un bac à traille : c'est un moyen de transport qui permettait de traverser le cours d'eau, puisqu'on est juste en face du Rhône. Le bac à traille a été un élément important de la vie et de la ville, puisqu'il a fonctionné de 1867 à 1935. Il permettait d'ouvrir le quartier sur le reste du monde car c'est un quartier relativement enclavé : d'un côté on a le Rhône et de l'autre on a la voie de chemin de fer.

Il y avait une bonne dizaine de traversées par jour. Il était utilisé notamment par tous les ouvriers qui allaient travailler en face, puisque le quartier de Gerland était un quartier industriel au 19ème siècle et au début du 20ème. Mais surtout, c'était tous les gens de Lyon (des quartiers en face, sur l'autre rive du Rhône) qui venaient travailler ici, car c'était les ateliers d'Oullins à la Saulaie. On avait 5 000 ouvriers, donc une petite ville dans la ville.

Le bac a traille permettait le transport des gens mais aussi des marchandises et même de leurs vélos, voire leurs vélo moteurs... donc c'était un moyen plutôt pratique.

Il était très connu et très apprécié de tous les habitants du quartier et même de la ville puisque c'était le moyen pour aller juste en face.

En 1935, quand il a fermé ses portes, j'ai retrouvé des pétitions qui demandaient la réouverture du bac. C'est pour cela que quand il a rouvert à la libération, les gens étaient super contents en pensant qu'il allait être remis en activité, mais finalement ça ne s'est jamais fait. »

Être au vert

« On est le P'tit Jardin de la Saulaie. On est situé le long de l'Yzeron, dans le quartier de la Saulaie. Les habitants à l'époque se sont dit « il manque d'un espace vert, d'un peu de jardinage et un lieu aussi pour se retrouver... et faire un truc ensemble. » L'association est donc née comme ça ! On a un jardin partagé, on a différents bacs que l'on cultive tous ensemble car ici on est un collectif : on fait tout ensemble, on récolte tout ensemble.

On entend en fond le bruit des oiseaux et du froissement des feuilles avec le vent.

On a des aromates tel que : du thym, du romarin, de la verveine, de la mélisse, de la menthe... C'est assez chouette car on peut s'en servir toute l'année ! Ensuite, on plante des trucs annuels : des tomates, des aubergines, tout ça.

Le dimanche matin, on a un moment collectif entre jardiniers. C'est notre rendez-vous du dimanche matin. Ça nous permet d'avoir un petit créneau où on sait que l'on va se retrouver, que l'on ne sera pas tout seul au jardin et de faire ce qu'il y a à faire ensemble, comme nettoyer, tout ça.

La nature est toujours sympa parce qu'il y a des choses qui repoussent d'elle-même d'une année sur l'autre sans qu'on n'ait jamais rien fait. On trouve ça toujours assez merveilleux quand même. On se dit « waouh ! », la nature nous donne des choses à manger, avec peu de choses ! »

Échanger

Au sein de l'épicerie de la Saulaie, on entend les bruits de fond du magasin.

« - On essaye de vendre un peu de tout. J'ai repris les rênes, c'était mon père avant. Il est toujours là, il vient et il jette son petit coup d'œil. Les gens quand ils viennent, ils se disent « tiens on va acheter une cannette à l'épicerie, on va chercher du pain à l'épicerie... ». Il y en a beaucoup qui ont ouvert des commerces et qui n'ont pas tenu... Il faut de la patience.

-Et vous, vous êtes toujours là.

-Voilà, même s'il y a un tremblement de terre je serai là, je serai ouvert ! *Rire* Avant ils étaient 4 à travailler dans le magasin tellement il y avait du monde. »

Devant l'épicerie, on entend en fond les voitures qui circulent. Une cliente habituée parle :

« - C'est pratique.

- Ce n'est pas loin ?

- Oui et puis les personnes sont sympathiques, je les connais depuis des années. »

Se ressourcer

On est au jardin des Habitants aux Mains Vertes.

« C'est un groupe ouvert pour tout le monde. Comme on dit, dans la Saulaie, on est un petit monde dans le monde.

On a plein de fleurs, d'arbres, de fruitiers.

Ici on retrouve les courges et ici les fleurs. Tu vois là, c'est une petite courge. Cette année, tout le quartier a pu toucher et gouter à nos courges. Ils se sont régalé. C'est comme si une petite graine peut nourrir tout le quartier.

Ici on respecte la nature. On a fabriqué avec les Compagnons Bâtisseurs quatre hôtels à insectes. On a aussi fait un nichoir et une mangeoire pour les oiseaux. »

On entend une perceuse et un adhérent en train de bricoler.

- C'est le square du bonheur ici.

- Ah oui ?

- Bien sûr ! Jardin potager, fleurs, on court, on rigole... On visse (bruit de perceuse), on fait du bricolage. Moi ce qui me fait plaisir c'est quand Shaïf m'amène des courgettes ou de la salade ou du potimarron, comme la dernière fois... C'est super ! Et les habitants aussi viennent chercher des légumes.

L'adhérent range son matériel : « On ferme le coffre, on remet tous les outils à l'intérieur »

On entend une adhérente au loin : « Oh il y a des champignons, c'est excellent ! On va faire une omelette ! »

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